L'hiver, skier fait partie de mon travail. L'été, c'est la randonnée. Randonner dans une station peut paraître étrange... Mais j'ai fait le test, et je ne suis pas déçue du tout ! A deux pas des télésièges, une montagne à l'état sauvage qui n'a cessé de me surprendre.

Je commence la randonnée comme je n'en avais jamais commencé une... Par une télécabine de ski ! Je grimpe dans le Transarc, direction le col de la Chal pour débuter la randonnée sur le sentier des lacs. Arrivée en haut, le soleil brille déjà bien et la température matinale pourtant habituellement fraîche commence déjà à monter. Je vois le Mont Blanc tous les jours, mais la vue de ce glacier m'émerveille toujours autant...

Le Mont Blanc qui domine le paysage (et l'Aiguille des Glaciers sur la gauche, la petite pyramide !)

Sur ce chemin, le paysage est vraiment beau : sur la gauche le Mont Blanc et le village d'Arc 2000 ; et sur la droite, le glacier de Bellecôte du côté de La Plagne, l'Aliet (qui ressemble à un beau morceau de Toblerone), et l'alpage des Rossets chez nos voisins de Peisey-Vallandry.

Alpage des Rossets, du côté de Peisey-Vallandry

J'arrive au croisement fatidique, où un nombre incalculable de départs de randonnée apparaissent. Une légère indécision me pousse à aller sur d'autres sentiers, voir les vaches plus bas... Mais je reste sur mon projet de départ et je prends la direction du sentier des lacs.

En bordure du Parc National de la Vanoise, le lac des Moutons s'étend paisiblement au creux des montagnes. Pas un mouvement ne vient perturber la surface d'huile du lac où le ciel et les montagnes se reflètent. L'eau translucide laisse apparaître le fond du lac de montagne...


Je longe le lac (histoire de dire que je suis rentrée dans le parc national), je me retourne, et là, un panorama incroyable. L'eau imperturbable toujours d'huile, le Mont Blanc qui domine royalement les autres glaciers aux neiges éternelles, et un reflet... J'en reste sans voix.


Je contemple le paysage encore quelques instants avant de reprendre mon chemin en direction du prochain lac. Sur le sentier, je découvre un nouveau point de vue estival depuis un endroit que je ne connais qu'en version hivernale, sous un manteau de poudreuse.

Le départ du télésiège de Grand Col, un des plus beaux points de vue de la station en hiver

Quelques minutes de marche seulement et j'arrive déjà au second lac, le lac Marlou (ou Marloup). En hiver, le lac est souvent utilisé comme support naturel pour les œuvres d'un dénommé Simon Beck. Cet artiste anglais créé des dessins sur le sol simplement à l'aide de ses raquettes et sa tête, le résultat est assez impressionnant !

Bref, revenons-en à notre lac de montagne en été. L'eau est tout aussi translucide que le premier lac, pas un mouvement, pas une vaguelette. Le téléphérique qui mène au glacier de l'Aiguille Rouge se dessine sur les crêtes.
Avant d'entreprendre la descente vers le lac suivant, le lac Marlou laisse échapper un petit morceau de lac qui s'écoule en direction de la vallée de l'Arc.

Je continue ma descente vers Arc 2000, ouvrant l’œil comme à mon habitude à la recherche de vie animale. A peine ai-je souhaité de voir une marmotte grassouillette que deux belles marmottes apparaissent dans mon champ de vision. L'une se dresse sur ces deux pattes arrière à l'affût d'un quelconque prédateur à l'horizon, tandis que l'autre grignote tranquillement l'herbe.


Je les observe quelques minutes avant qu'elles ne disparaissent dans leur terrier. Je continue ma petite randonnée sur le sentier des lacs et un petit bijou se dessine à l'horizon... Le lac de l'Homme. La couleur et la transparence du lac sont complètement inattendues. Je pense que l'unique vue de la photo vous fera comprendre la beauté de la chose !

J'aperçois les toitures du village d'Arc 2000, la randonnée sur le sentier des lacs touche à sa fin. Le sentier se fait un peu plus raide et les rencontres d'autres randonneurs se font plus nombreuses. Le dernier lac de la randonnée - le lac de Saint-Jacques - se dessine progressivement face à moi. Je reste quelques instants en surplomb pour admirer la vue...

Les Arcs en été, c'est autre chose. Seuls quelques télésièges fonctionnent, les autres pendant tristement à leur câble en attendant l'hiver prochain, le sol découvert des pistes ne ressemble pas toujours à une belle étendue d'herbe verdoyante... Mais la montagne retrouve davantage son aspect sauvage. Les sentiers de randonnée se découvrent et forment de petites lignes sinueuses à travers le paysages. La vie animale reprend son cours, nous ne sommes plus aussi nombreux à venir déranger ce petit coin de montagne... Et on se fait aussi surprendre par les orages de montagne qui "ne font pas rire les patates à la cave" comme on dit par ici !

Durée : 2h00

Distance : 9km
Dénivelé : 350m
Altitude la haute : 2 500m
Altitude la plus basse : 2 150m

C'est pas le tout de vouloir faire le tour des randonnées en Tarentaise, mais ce serait pas mal de faire un tour du côté de nos voisins dans le Beaufortain ! Un lac, des montagnes, les vaches, un col... Nous partons en direction du lac de Roselend.

La montagne appartient à ceux qui se lèvent tôt

6h20, une douce (affreuse) mélodie résonne dans nos têtes encore à demi endormies... Le réveil nous sort de nos rêveries, il temps de se lever pour aller crapahuter ! Les yeux mi-clos, on sort du lit en se repassant les arguments de la veille qui nous ont poussé à choisir une telle heure pour se lever un samedi matin.

Les sacs et le pique-nique sont chargés dans l'auto, on lève le camp. Restés silencieux pendant de longues minutes, les passagers du carrosse s'animent une fois que nous passons Bonneval-les-Bains lorsque les montagnes se font plus impressionnantes. On s'engouffre sur cette petite route de montagne, cernée par les montagnes et la végétation verdoyante. On ne cesse de s'émerveiller devant le paysage qui s'offre à nous...


La route dessine plusieurs virages serrés, puis nous arrivons dans la vallée où la route se fait plus large et où le paysage est tout autre. Des arbres couchés - vestige des avalanches de l'hiver dernier - jonchent le sol, des chalets de montagne dominent sur une petite butte, et la lumière matinale vient sublimer le tout.



Plus loin, la vallée des Chapieux apparaît sur notre droite. Les lumières sont magiques, ravivant le vert des alpages, glaçant les neiges éternelles des glaciers, apaisant ce paysage pourtant si hostile.



Nous passons avec aisance les derniers lacets qui nous séparent du Cormet de Roselend et nous nous arrêtons un bref instant pour immortaliser notre passage.

Jusqu'au lac de Roselend, des alpages apparaissent au fur et à mesure sur les flancs de montagnes. De petits troupeaux de vaches tarines paissent tranquillement, les chalets d'alpage non loin de là.


On entreprend la descente vers le lac et on essaie de repérer notre point de départ de randonnée, qui doit normalement se trouver à quelques virages de là.

Quand la montagne se réveille

8h20, nous sommes fins prêts à attaquer la randonnée autour du lac de Roselend. La fraîcheur matinale se fait ressentir sur nos petites jambes nues (mais crémées cette fois-ci !). En fond sonore, les cloches de vaches qui se trouvent juste en bordure du sentier de randonnée.

L'alpage de vaches tarines, imperturbable à notre passage

C'est parti pour 5h de marche ! Les lumières lèchent les eaux turquoise du lac, dont la surface est d'huile. On continue d'évoluer sur le sentier qui longe les alpages, au son des cloches et des bâtons sur le sol.

La fine équipe du jour !

A peine quelques kilomètres de parcourus que les surprises commencent. On découvre avec surprise que des génisses barbotent tranquillement dans l'eau ! Les vaches ont vraiment une vie paisible ici... Pas vrai Marguerite ?

Alors, l'eau est bonne les meufs ?

Marguerite qui tape la pause devant le lac !

A peine quelques mètres de franchis qu'une nouvelle surprise nous attend... Un troupeau de chèvres ! On passe parmi elles, et toutes se ruent sur nous avec beaucoup de curiosité. Certaines commencent à nous attraper le bord des shorts, mordiller nos dragonnes de bâtons... Et une toute jeune se prend d'affection pour Gilles qu'elle va vouloir suivre pendant quelques mètres.





Après une toute petite montée qui nous a tout de même bien séchés, on fait une pause gâteau chocolat-banane pour se redonner un coup de boost, et surtout se nourrir car certains n'ont pas mangé ce matin...

Point de vue pour notre arrêt goûter, le bonheur !

 

Au bout du lac de Roselend

Quelques panneaux nous annoncent la présence de patous sur les alpages, mais pas un chien en vue, on (je) passe donc sereinement. Au fur et à mesure du chemin, nous atteignons le bout du lac avec une magnifique vue sur la Pierra Menta, deuxième plus haut sommet du Beaufortain.



Puis nous passons de l'autre côté du lac pour entreprendre le chemin retour au bord du lac de Roselend et la vue qui se dégage n'est franchement pas moche ! Entre les sapins, le lac s'étend jusqu'au fond de la vallée, avec en fond de scène... Le Mont Blanc.

Le Mont Blanc se trouve tout à droite, avec un petit dôme tout blanc qui dépasse, vous le verrez mieux plus bas !

On admire le paysage quelques instants avant de reprendre notre chemin (et refaire une pause gâteau). Sur le sentier, des alpages avec des vaches curieuses, de charmants petits chalets pointent le bout de leur toit et le bruit des cloches en fond sonore.

Alpage, barrage, paysage

Nous arrivons au bout du sentier et c'est là que la randonnée du lac de Roselend devient moins sympathique. On quitte le sentier carrossable pour rejoindre le bitume chaud et les motos, les cyclistes, les campings... Bref toute cette circulation que nous avions presque oubliée. Mais la vue reste magnifique, alors on oublie un peu ce bémol et nous continuons notre chemin entre montagne, alpages et lac.

Le paysage magnifique vue du sentier, avec le Mont Blanc en fond de vallée !

Les alpages de vaches tarines, le lac de Roselend et en fond, la Pierra Menta

Nous traversons le barrage et continuons sur la route brûlante, sous un cagnard suffocant. Après plusieurs kilomètres, on finit par dénicher un petit coin pour pouvoir pique-niquer loin des autres randonneurs, de la circulation et surtout à l'ombre.

Sur la route toute la sainte journée

Après avoir repris la route, nous arrivons enfin à la petite chapelle au bout du lac, reconnue de tous et présente sur toutes les photos touristiques de la région. Mais c'est vrai qu'elle est jolie cette chapelle, je l'avoue.




La randonnée touche bientôt à sa fin, on profite des derniers points de vue sur le lac de Roselend avant de regagner la voiture. L'eau toujours aussi bleue, les alpages, les chalets, les sapins, tout est réuni pour faire de cette randonnée au lac de Roselend une des plus belles (si on met la portion de route de côté) !

Topo de la rando