Il y a bientôt un an, nous avons tenté de monter jusqu'aux Cinq Lacs, une belle randonnée au-dessus de Bourg-Saint-Maurice, sans succès. Nous avions non seulement été un peu refroidi par la route carrossable assez étroite pour parvenir au point de départ, mais Google Maps nous avait aussi induits en erreur sur la route à suivre, et le temps s'était gâté bien avant que nous rejoignions le premier lac... Bref, un échec suivi d'une grande frustration tout l'hiver. L'été a pointé le bout de son nez et nous ne rêvions que d'une chose, atteindre ces fameux lacs !
La Vallée des Sapieux
Nous voulions éviter à tout prix la route carrossable pour rejoindre le Fort de la Platte, point de départ initial de la randonnée... Alors nous avons opté pour la variante qui part de plus bas, en passant par la Vallée des Sapieux. 5h30 de marche, 13km et 1200m D+ nous attendent.
C'est sûrement mon inconscience (ou ma bêtise) qui m'a hissé jusqu'en haut de la randonnée ! Le sentier monte raide sur quelques mètres puis retrouve une route carrossable qui longe quelques chalets rénovés ou à l'abandon, puis rejoint plusieurs alpages.
La chaleur est déjà bien écrasante, et le soleil déjà bien haut dans le ciel. La montée (pourtant assez douce sur les quelques kilomètres) me demande beaucoup d'efforts pour ne pas craquer et faire demi-tour, je n'ai donc pris que très peu de photos sur cette portion. Mais le paysage devant et derrière était vraiment magnifique !
La faim commence à se faire réellement sentir, et le sentier qui permet de basculer sur l'autre vallée n'apparaît toujours pas... Et miracle, des panneaux jaunes se dressent au loin à flanc de montagne ! On s'autorise une petite pause avant d'entreprendre le dernier tronçon pour rejoindre la vallée des Cinq Lacs.
Pendant ce temps, une minuscule hermine bondit entre les rochers, avec toujours plus d'énergie à chaque saut. Elle était si rapide que je n'ai pas eu le temps de sortir mon appareil photo... Nous reprenons le sentier de randonnée qui s'avère assez pentu et réveille en moi un certain vertige. Je grimpe jusqu'au col en crachant mes poumons et en m'efforçant de ne pas regarder la vallée en dessous.
"Tu te rends compte de ce qu'on va faire ? T'as conscience de ce que ça fait 1200m de dénivelé positif ? - Oui oui (non peut-être pas en fin de compte...)"
C'est sûrement mon inconscience (ou ma bêtise) qui m'a hissé jusqu'en haut de la randonnée ! Le sentier monte raide sur quelques mètres puis retrouve une route carrossable qui longe quelques chalets rénovés ou à l'abandon, puis rejoint plusieurs alpages.
La chaleur est déjà bien écrasante, et le soleil déjà bien haut dans le ciel. La montée (pourtant assez douce sur les quelques kilomètres) me demande beaucoup d'efforts pour ne pas craquer et faire demi-tour, je n'ai donc pris que très peu de photos sur cette portion. Mais le paysage devant et derrière était vraiment magnifique !
La faim commence à se faire réellement sentir, et le sentier qui permet de basculer sur l'autre vallée n'apparaît toujours pas... Et miracle, des panneaux jaunes se dressent au loin à flanc de montagne ! On s'autorise une petite pause avant d'entreprendre le dernier tronçon pour rejoindre la vallée des Cinq Lacs.
Pendant ce temps, une minuscule hermine bondit entre les rochers, avec toujours plus d'énergie à chaque saut. Elle était si rapide que je n'ai pas eu le temps de sortir mon appareil photo... Nous reprenons le sentier de randonnée qui s'avère assez pentu et réveille en moi un certain vertige. Je grimpe jusqu'au col en crachant mes poumons et en m'efforçant de ne pas regarder la vallée en dessous.
Lac Esola
Coincé entre monts et montagnes, le lac Esola ressemble à un petit coin de paradis. Aucune vaguelette à l'horizon ne vient perturber la surface lisse du lac, même les poissons n'y parviennent pas.
Des centaines de petites fleurs cotonneuses bordent le lac, soulignant à la perfection ses contours et venant adoucir ce paysage à la fois hostile et paisible. Ce sont des linaigrettes, dont les extrémités ressemblent à du coton.
Le lac Esola, premier des cinq lacs de Forclaz |
Des centaines de petites fleurs cotonneuses bordent le lac, soulignant à la perfection ses contours et venant adoucir ce paysage à la fois hostile et paisible. Ce sont des linaigrettes, dont les extrémités ressemblent à du coton.
On s'installe sur la petite colline, à l'écart des autres randonneurs et on profite de la vue pendant le pique-nique !
Maintenant que nous avons rempli nos petits ventres, nous reprenons notre chemin, pas pour redescendre, mais pour continuer de monter vers les autres lacs. Le chemin longe la montagne en nous offrant une belle vue plongeante sur le lac où, quelques instants auparavant, nous étions en train de pique-niquer.
Maintenant que nous avons rempli nos petits ventres, nous reprenons notre chemin, pas pour redescendre, mais pour continuer de monter vers les autres lacs. Le chemin longe la montagne en nous offrant une belle vue plongeante sur le lac où, quelques instants auparavant, nous étions en train de pique-niquer.
Le lac Esola, en contrebas sur la gauche |
Les 3 lacs - Riondet, Cornu et Verdet
Les 3 lacs suivants, le lac Riondet, le lac Cornu et le lac Verdet se suivent de près, mais leurs eaux ne communiquent pas. Plein de petits chemins serpentent pour atteindre les derniers lacs...
Reliques de la dernière ère glaciaire, ces lacs sont en fait des cuvettes qui se sont remplies lorsque les glaciers ont commencé à se retirer il y a maintenant 10 000 ans... Ça en jette hein ?
Nous parvenons au sommet du sentier et là, le spectacle est entier. Un large plateau se forme sous nous yeux, dévoilant à la suite plusieurs petits lacs de montagne. Le premier, le lac Riondet, se forme au pied d'un pierrier avec une eau qui frémit légèrement sous la fine brise qui se lève à cette altitude. L'ombre des nuages assombrit son eau, mais créé un beau contraste avec le paysage environnant, baigné de lumière.
Sur le second, le lac Cornu, les rayons du soleil viennent lécher la surface lisse et accentue la translucidité du lac. Je reste sans voix face à ce spectacle, je pourrais passer ma journée à voir la lumière disparaître au passage d'un nuage, puis réapparaître et faire miroiter les nuages dans le lac...
Avant d'entreprendre la dernière montée pour le dernier lac, nous longeons légèrement le troisième lac, le lac Verdet, plus à l'écart des deux autres mais pas moins subjuguant. Nous continuons notre ascension, mon partenaire de randonnée toujours (loin) devant... Quitte à être la dernière, autant s'arrêter et jeter un coup d'oeil derrière. Les lacs se suivent les uns après les autres, face à un beau panorama de montagnes.
Reliques de la dernière ère glaciaire, ces lacs sont en fait des cuvettes qui se sont remplies lorsque les glaciers ont commencé à se retirer il y a maintenant 10 000 ans... Ça en jette hein ?
Nous parvenons au sommet du sentier et là, le spectacle est entier. Un large plateau se forme sous nous yeux, dévoilant à la suite plusieurs petits lacs de montagne. Le premier, le lac Riondet, se forme au pied d'un pierrier avec une eau qui frémit légèrement sous la fine brise qui se lève à cette altitude. L'ombre des nuages assombrit son eau, mais créé un beau contraste avec le paysage environnant, baigné de lumière.
Le lac Riondet, premier des trois lacs qui se suivent. |
Sur le second, le lac Cornu, les rayons du soleil viennent lécher la surface lisse et accentue la translucidité du lac. Je reste sans voix face à ce spectacle, je pourrais passer ma journée à voir la lumière disparaître au passage d'un nuage, puis réapparaître et faire miroiter les nuages dans le lac...
Lac Cornu, un des plus beaux des lacs de Forclaz |
Avant d'entreprendre la dernière montée pour le dernier lac, nous longeons légèrement le troisième lac, le lac Verdet, plus à l'écart des deux autres mais pas moins subjuguant. Nous continuons notre ascension, mon partenaire de randonnée toujours (loin) devant... Quitte à être la dernière, autant s'arrêter et jeter un coup d'oeil derrière. Les lacs se suivent les uns après les autres, face à un beau panorama de montagnes.
Les lacs Verdet, Cornu et Riondet (de gauche à droite) qui se succèdent face à un panorama exceptionnel |
Lac Noir
Là, perché à 2 530m, loin de l'agitation et du bruit, le lac Noir se dessine au creux des montagnes. Quelques névés persistent encore autour du lac. Au loin, on aperçoit vaguement quelques randonneurs qui s'aventurent jusqu'au sommet de la Pointe de la Terrasse. Nous aurions aimé pouvoir dire que le silence était d'or, mais une famille particulièrement bruyante nous a empêché de pouvoir profiter pleinement du calme...
Le lac Noir, dernier des lacs de Forclaz |
Nous n'attendons pas que la famille bruyante déguerpisse pour profiter des lieux, nous décidons de partir avant eux pour éviter de les avoir dans les pattes à la descente. Il est temps de faire demi-tour et de regagner la voiture.
Col de Forclaz
Sur le chemin du retour, on prend conscience de la vue incroyable que nous avions dans le dos tout le temps de la montée. Un panorama de montagnes et de glaciers apparaît à l'horizon, tandis que de nombreux sentiers de randonnée se dessinent sur le sol à mesure que nous progressons.
Quelques minutes plus tard, M. Randonnée se trouve déjà bien loin devant, sa patience pour mes prises de photos ayant probablement déjà été dépassée depuis un moment. Je suis définitivement loin derrière lui, autant en profiter pour prendre mon temps !
J'atteins le croisement pour rejoindre la vallée des Sapieux ou le Fort de la Platte. Je n'aperçois même pas le t-shirt bleu de mon bien-aimé... Ce n'est plus le moment de traîner. J'accélère le pas dans la descente et prends mon élan pour remonter vers le col de Forclaz, qui permet de redescendre ensuite sur le fort. A ne pas confondre avec le col de la Forclaz qui se trouve vers Annecy !
Quelques minutes plus tard, M. Randonnée se trouve déjà bien loin devant, sa patience pour mes prises de photos ayant probablement déjà été dépassée depuis un moment. Je suis définitivement loin derrière lui, autant en profiter pour prendre mon temps !
J'atteins le croisement pour rejoindre la vallée des Sapieux ou le Fort de la Platte. Je n'aperçois même pas le t-shirt bleu de mon bien-aimé... Ce n'est plus le moment de traîner. J'accélère le pas dans la descente et prends mon élan pour remonter vers le col de Forclaz, qui permet de redescendre ensuite sur le fort. A ne pas confondre avec le col de la Forclaz qui se trouve vers Annecy !
Arrivée en haut du col, je me retourne pour jeter un dernier coup d'oeil. Étonnamment, le paysage paraît plus hostile ici que là-haut à 2500m... Je profite une dernière fois du panorama et descends à vive allure pour tenter de rattraper mon cher et tendre avant qu'il ne m'abandonne définitivement en haut (c'est moi qui ait les clés de la voiture et de l'appartement de toute manière !).
Arrivée au col de Forclaz, la vue d'ici est vraiment belle autant devant que derrière ! |
Fort de la Platte
La descente vers le Fort de la Platte (ou Fort 2000) est largement appréciée ! La pente reste plutôt douce et agréable car on prend plus le temps d'admirer le paysage dominé par les montagnes et les glaciers de la vallée.
Sur le chemin, d'autres petits lacs apparaissent, des vaches paissent dans leurs alpages, des rapaces tournoient dans le ciel... j'aperçois au loin les neiges éternelles du glacier du Mont Pourri, ainsi que l'Aiguille Rouge et les tracés des pistes des Arcs.
Le Mont Pourri se trouve être le plus haut et le dernier glacier sur la droite de la photo |
Encore quelques minutes de marche et j'aperçois enfin les fortifications du Fort de la Platte, qui culminent à 1990m. Je traverse les alpages et rejoins le sentier qui suit la ligne de crête, avec la vallée des Sapieux en contrebas. Sur le chemin, je croise de nombreux chiens qui me provoque un léger pincement au cœur et me rappelle ma douce Samba, le border collie familial... Je chasse cette pensée comme je le peux et j'accélère le pas pour rejoindre mon cher et tendre, dont j'aperçois le t-shirt bleu réfléchir au loin.
Fort de la Platte qui domine la vallée de Haute-Tarentaise |
Les choses sérieuses reprennent, nous dépassons le Fort de la Platte pour entreprendre la dernière portion difficile de notre randonnée aux Cinq Lacs. Le chemin descend dré dans l'pentu - comme on dit chez nous - en direction du Fort du Truc. Les cuisses chauffent rapidement et les orteils sont littéralement écrasés dans le fond de la chaussure, il va falloir faire preuve de patience pour passer au-delà de ces petits désagréments pour pouvoir arriver rapidement à la voiture.
Topo de la rando
Durée : 5h30 (2h30 aller-retour depuis le Fort de la Platte)
Distance : 15km
Dénivelé : 1 200 D+
Altitude la haute : 2 530m
Altitude la plus basse : 1 333m
Dénivelé : 1 200 D+
Altitude la haute : 2 530m
Altitude la plus basse : 1 333m
Pour un départ depuis la vallée des Sapieux (1333m), suivre Les Echines du dessus en direction du Cormet de Roselend puis se garer au parking du pont des Moulins. L'itinéraire de randonnée est ensuite indiqué sur les panneaux jaunes* Vallée des Sapieux, Les Cinq Lacs.
Après une pente assez raide, vous rejoignez un sentier carrossable qui suit les alpages, quelques chalets en rénovation et d'autres à l'abandon. Suivre les panneaux qui indiquent Cinq Lacs ou Passeur de Pralognan si la première indication n'y est pas.
A la fin du sentier, vous arrivez au bout d'un alpage, continuez tout droit. Au bout de 20-30 minutes, des panneaux jaunes apparaîtront un peu plus haut sur la gauche. A ce panneau, suivre le sentier des Cinq Lacs qui part sur la gauche. Comptez environ 20 minutes pour atteindre le premier lac à partir d'ici, 2h45 depuis la vallée des Sapieux.
Après le premier lac, récupérez le sentier de randonnée qui remonte sur la droite et suivre les panneaux de randonnée jusqu'au dernier lac, le lac Noir. Comptez environ 1h00 pour atteindre le dernier lac.
Pour la descente, retour par le même itinéraire jusqu'au lac Esola. Suivre Fort de la Platte, et comptez environ 1h00 pour atteindre le fort.
Une fois au fort, longez les fortifications et suivre le sentier qui descend (dré dans l'pentu) juste derrière. Quelques minutes plus tard, vous atteignez le Fort du Truc. Le sentier se termine au bord de la route. Suivre la route en prenant à gauche (sens de la descente) pour rejoindre le parking de départ.
Pour un départ depuis le Fort de la Platte (1990m), suivre Les Echines du dessus en direction du Cormet de Roselend puis rejoindre un sentier carrossable sur environ 7km. Se garer sur le parking en-dessous du fort (indiqué par un panneau bleu). Attention, la route d'alpage qui mène au fort reste assez étroitement et franchement pas conseillée si vous n'êtes habitué aux routes de montagne ou si vous avez peur en voiture !
Quel itinéraire choisir ?
• Vallée des Sapieux : pour les sportifs et randonnées confirmés, qui veulent un peu plus de difficulté et surtout éviter la route pour monter au fort. C'est un itinéraire moins emprunté parce que plus difficile, et un peu vertigineux au moment du changement de vallée.
• Fort de la Platte : pour les randonneurs moins aguerris et les familles.