Morbier, Comté, lacs, cascades, forêt, Franche-Comté... Ça vous parle ? Si un jour on m'avait parlé du Jura comme un autre monde, j'aurais ri. Mais ça, c'était avant. Direction Clairvaux-Les-Lacs pour un week-end au pays des cascades !
Saison d'hiver terminée, il est temps de retourner prendre un peu d'air breton pour se refaire une santé... La mer m'appelle ! La semaine n'est pas encore terminée que ma tête n'est plus là, déjà bien loin sur le chemin retour de la maison. Je plie bagage et me voilà partie à traverser tout le pays pour rejoindre ma contrée bretonne.
Les couleurs vives de la côte sauvage avec la plage de Baluden qui se dessine en face |
[24H plus tard]
L'arrivée au port de Quiberon est plus qu'attendue, signe que le voyage est presque terminé. L'océan m'appelle, les eaux se sont éclaircies et prennent leur teinte émeraude qui donne envie d'y tremper les pieds.
Les meilleures périodes pour découvrir Belle-Île-en-mer ? Le printemps, quand la nature se réveille et s'endort. Le soleil réchauffe les cœurs, les fleurs sont en pleine éclosion et laissent échapper des odeurs sucrées, l'air iodé encore frais redonne l'énergie perdue de l'hiver... Mais aussi l'automne, quand la nature est témoin d'un été où le soleil a roussi les herbes, où les plages sont désertées. Vous l'aurez compris, j'aime ces périodes.
Pas le temps de perdre du temps, la côte sauvage et les plages m'ont beaucoup trop manqué, j'ai déjà prévu les randonnées que je voulais faire et les coins que je refuse de laisser de côté. Je trépigne d'impatience de repartir sur les sentiers côtiers. Demain, je m'en vais marcher !
Survol des plages de Yeyew, Herlin et Baluden
Voiture garée, chien lâché, soleil haut levé, il n'y plus qu'à ! A peine sur le sentier côtier que les effluves de noix de coco et de vanille s'échappent des ajoncs aussi jaunes que des poussins. Au bord de la falaise, on distingue les oiseaux qui se dorent la pilule en surplomb des criques aux eaux turquoise. La première plage qui se cache à nos pieds, Yeyew. L'accès est difficile mais le jeu en vaut souvent la chandelle !Une des nombreuses criques que l'on surplombe en longeant la côte sauvage |
Au bout du sentier, nous apercevons la plage de Baluden. L'océan qui s'étale devant nous est presque d'huile mais laisse échapper quelques vaguelettes aux abords des plages.
La plage de Baluden, une des plus belles de l'île |
Plage d'Herlin, avant de s'enfoncer dans le sous-bois du vallon d'Herlin |
Nous quittons la plage pour rejoindre le village de Calastren en empruntant le sentier qui s'engouffre dans le vallon d'Herlin. A l'ombre des arbres, le sous-bois prend un air mystique. Les branches formes de belles arches harmonieuses, la lumière tamisée caresse le feuillage, le silence règne et une douce brise fait danser les ombres sur le sol tapissé d'aiguilles.
Y a-t-il besoin d'une légende pour décrire toute l'admiration que je lui porte ? Samba ♥ |
La côte sauvage et ses promesses d'aventure
Le temps est couvert aujourd'hui et la fourchette horaire de balade est relativement courte... On part pour une balade facile près de la maison, sur la côte sauvage de l'île. Direction le village de Domois, où le sentier se faufile entre les maisonnettes aux couleurs passées. Le ciel gris et l'air frais donne un air presque hivernal au paysage, mais le rose pâle des arméries maritimes et les couleurs vives des ajoncs rappellent que nous sommes pourtant bien au printemps...Le sentier côtier se trouve être en grande partie un sentier de Grande Randonnée qui fait le tour de l'île |
Les arméries maritimes - les fleurs rose pâle - parsemées sur les côtes |
La côte sauvage du côté de Bangor, proche des Aiguilles de Port Coton |
Les arméries maritimes en masse encore une fois ! |
Je passe la zone délicate avec succès, et nous continuons à longer le sentier jusqu'à descendre dans le creux d'une crique. D'ici, nous avons une vue imprenable sur la plage de Kérel !
Côte sauvage entre le Sémaphore du Talut et la plage familiale de Kérel |
Le Phare des Poulains, extrémité nord de l'île
La Pointe des Poulains, un des lieux phares de l'île si j'ose dire (on applaudit le jeu de mots bien placé). Connu pour avoir été un des lieux de prédilection de Sarah Bernhardt, c'est aussi une des extrémités de l'île parfois isolée lorsque la mer est haute.Dans le fond, on aperçoit le phare des Poulains |
No comment ♥ |
Les ajoncs, plus jaune que jamais, dégagent une douce odeur de noix de coco et de vanille |
La plage de Ster Vraz |
Le fort de Sarah Bernhardt sur la gauche, à la Pointe des Poulains |
Locmaria, l'extrémité sud de l'île
"Mais Belle-Île c'est pas très grand, ça peut pas être aussi différent d'un bout à l'autre"... Et bien figurez-vous que si ! Locmaria est la commune à l'extrémité sud de l'île et les paysages y sont aussi bien différents. Les sentiers sont au bord des falaises qui tombent à pic, l'horizon est plus vide que jamais. D'un côté on aperçoit le continent et les îles de Houat et Hoëdic, et de l'autre l'horizon s'étend à perte de vue.Plage de Port Blanc, Locmaria - Belle Ile en mer |
Cette fois-ci, nous prenons le départ à la plage de Port Blanc et montons jusqu'à la Pointe d'Arzic pour rejoindre la Pointe du Skeul. En haut du sentier, une petite bâtisse bien cachée derrière les ajoncs pointe le bout de son toit.
Le sentier côtier continue au bord de la falaise où les oiseaux ont trouvé des anfractuosités pour nicher. Au loin, un arbre qui semblerait un peu trop tropical pour les lieux se dresse au milieu du décor breton. Comme un air de Corse...
Puisqu'ici rien n'est plat, le sentier plonge vers un vallon pour remonter abruptement de l'autre côté. De ce point vue, on peut observer les oiseaux qui prennent un bain de soleil sur les rochers, les cormorans se sèchent les ailes, les huîtriers pie rasent l'eau dans un battement d'ailes rapide et gracieux... Et, dans un son sourd, les vagues viennent clapoter contre les rochers.
Un fois de l'autre côté, le sentier redevient plus plat et peu ombragé. La végétation se fait plus rase et l'horizon encore plus grand. Je profite de ce dernier point de vue sur ses belles falaises, car cette randonnée sera la dernière avant de repartir.
La fin des vacances
A peine le temps de se reposer qu'il est déjà temps de plier bagages et de regagner les paysages savoyards. Le cœur lourd, je range mes affaires dans mon sac à dos et me résigne que toutes les bonnes choses ont une fin. Je monte dans le bateau et profite des derniers embruns avant de quitter la Bretagne pour encore quelques semaines...Le soleil pointe le bout de son nez après de longues semaines d'absence, le bonheur ! La neige est encore bien présente sur les hauteurs de Bourg-Saint-Maurice, l'occasion de pouvoir enfin tester mes nouvelles raquettes. L'équipement dans la voiture et nous voilà partis pour une nouvelle randonnée dans les alentours de Bourg-Saint-Maurice.
Hameau Saint-Germain, le début de l'aventure
On se gare dans le petit hameau de Saint-Germain sur les hauteurs de Séez, qui sera le départ de notre petite randonnée. Le vent souffle bien plus fort que l'on ne le pensait, il va falloir rester couvert ! Une fois les raquettes chaussées, un chien du village fait son apparition... Billy, du nom que l'on a choisi, devient notre compagnon de randonnée pour les 3 prochaines heures.
Le hameau Saint-Germain et les toits enneigés des maisonnettes |
La grimpette commence, on sent que la neige a pris un coup de chaud ces derniers jours. Billy mène la danse, inépuisable, à la recherche de traces, de pommes de pin et de bâtons à mâchouiller.
Billy, le vaillant compagnon et son bâton ! |
Arrivés au-dessus du village, le vent redouble de force, mais on aperçoit un semblant de vue qui nous incite à continuer malgré les rafales de neige qui nous fouettent le visage. Quelques mètres plus loin, une petite clairière se dégage et une belle vue sur toute la vallée se dessine à l'horizon.
Billy s'impatiente, trouve qu'on passe trop de temps à prendre des photos du paysage et nous somme de lui lancer son bâton, depuis le temps qu'il nous guide.
Jusqu'au chalet tu marcheras, une pause tu prendras
Sur notre chemin, des ruines et un chalet d'alpage bloqué sous la neige. Au loin, on aperçoit un petit chalet qui nous paraît être un endroit parfait pour une pause goûter où il semblerait qu'aucune âme n'y vive. A l'abri du vent, le soleil chauffe le vieux bois du chalet. Adossés aux planches de bois, on profite de ces quelques rayons (que l'on attend depuis plusieurs semaines) et de la vue sur la vallée.
Les ruines que l'on retrouve aux abords du sentier, et la vue sur la vallée de Bourg-Saint-Maurice |
L'imperturbable Billy face à la vue sur la Rosière et les hauteurs de Séez |
A gauche, on aperçoit quelques télésièges de la station de La Rosière et
le site d'Arc 2000 de la station des Arcs. En face, la vallée de
Bourg-Saint-Maurice et la station de La Plagne. A droite, plus hostile,
les montagnes frontières avec le Beaufortain et leurs arêtes enneigées.
La vallée de Bourg-Saint-Maurice qui se dessine en contrebas |
Les arêtes enneigées qui font frontière entre Beaufortain et Tarentaise |
Arc 2000 et le glacier de l'Aiguille Rouge dans le creux, et le haut d'Arc 1600 sur la droite |
Le ciel se couvre au fur et à mesure, rafraîchissant l'air. Le vent se relève encore un peu, et Billy s'impatiente toujours plus. Il est temps de repartir... Mais impossible de retrouver le chemin que nous devions prendre initialement. Nous choisissons de rester raisonnable, nous suivons donc la route qui nous ramène jusqu'au village Saint-Germain.
Billy nous suit toujours, notre fidèle compagnon (qui a l'air de s'être habitué au nom ridicule qu'on lui a attribué) reste obéissant à ses maîtres éphémères. Une fois le village regagné, Billy retrouve le chemin de la maison lorsqu'il comprend enfin que nous ne lui lancerons plus son bâton. Encore une belle trouvaille bien accompagnée, on note dans le carnet pour une prochaine fois.
La randonnée coup de cœur ♥
Départ : village de Saint-Germain à SéezDifficulté : Facile
Durée : 2h00
Points forts : une belle vue panoramique sur la vallée de Haute-Tarentaise et sur les stations de La Rosière et Les Arcs
Pour garder la rando' d'hiver sous le coude, on met ça sur Pinterest, zou !
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Les premières neiges sont tombées il y a déjà plusieurs semaines, la saison hivernale est donc arrivée ! En week-end à Val d’Isère, une balade familiale s’organise les pieds dans la neige. On abandonne les chaussures de randonnée et on chausse les raquettes, direction la croix du Villaret dans la réserve de la Grande Sassière.
Les pentes enneigées, un nouveau terrain de randonnée
Peu habituée à marcher avec des raquettes, les premiers mètres sont chaotiques, les chevilles qui se tordent dans tous les sens, j’ai l’impression de ressembler aux oies dans les Aristochats. Puis je me fais à ce nouveau mode de marche et je prends enfin plaisir après de multiples essais les années passées. Quelques mètres et une hermine au pelage d’été déboule sur la neige, espérant passer inaperçue à travers tout ce bruit que procurent nos raquettes sur la neige crissante. Plus loin, ce sont deux chevreuils qui font leur apparition à travers les pans enneigés.
Après une bonne demi-heure de marche, les premiers rois de la montagne font leur apparition. Perchés sur les crêtes qui surplombent le paysage, trois chamois nous observent avec curiosité déambuler sur le sentier. Quelques instants passent et ils disparaissent derrière la montagne. Mais quelques mètres plus loin, nous découvrons leur harde, composée de jeunes et de femelles. Ils semblent tous nous observer, dans l’attente d’un mouvement de notre part. Certains prennent la fuite pour rejoindre la harde, les jeunes se poursuivent… Ils finissent par s’éloigner. Mais d’autres apparaissent plus loin !
Panorama à la croix du Villaret
Nous terminons notre ascension vers la croix du Villaret qui ne se trouve plus qu’à quelques mètres de nous. La vue est juste magnifique. Le lac du Chevril paraît si calme, des reflets argentés sur ses flots. Dans la vallée avaline, le soleil perce à travers les épais nuages et révèle toute l’hostilité du rocher de Bellevarde, les montagnes blanches si apaisantes et pourtant si imposantes… Les nuages évoluent dans le ciel comme de fins cotons.La croix du Villaret qui surplmobe le lac Chevril, et Tignes dans le fond de la vallée en face |
Nous reprenons notre chemin à travers une petite vallée pour rejoindre notre point de pique-nique sur un ancien chalet abandonné. Nous croisons de nouveau des chamois qui semblent suivre notre progression de loin. Nouvel arrêt pour l’observation.
Des chamois par centaines
Des ruines semblent figées dans le temps et dans la neige. Puis plus loin, les chamois et leurs petits semblent avoir arrêtés leur chemin pour finalement jouer dans la neige et les rocailles… Dans la brume, sur la crête, de grandes cornes se dressent sur une masse majestueuse. Le bouquetin de ses lieux se joint aux chamois, comme s’il veillait sur eux.
Nous continuons notre chemin les pieds dans la neige, à travers les traces fraîches des chamois qui cavalaient dans la plaine quelques minutes auparavant, et nous atteignons notre point de pique-nique.
Au fond de la réserve, le glacier de la Tsanteleina, imposant par la raideur de ses parois et pourtant apaisant par son manteau blanc.
Alors que nous profitons de notre pique-nique, le temps se gâte. Une guerre débute entre le soleil et les nuages menaçants pour savoir qui aura le dernier mot. Le rendu est fabuleux vu d’ici, comme l’impression d’être dans un autre monde, coupé de tout, dans un silence total.
Retour à la réalité
Nous rechaussons les raquettes, reprenons nos sacs et commençons à redescendre en passant par les chalets de la Sassière en contrebas du barrage. La descente se fait plus rapide, mais de manière plus amusante. Un peu de poudreuse nous suffit pour nous amuser à glisser le long des pentes, et prendre quelques gamelles (non non pas moi…).
Le temps se couvre et ne nous permet plus de voir les derniers chamois qui gambadent. Un deuxième bouquetin semble pourtant être passé sous la mer de nuages pour brouter tranquillement. Nous l’observons quelques minutes puis repartons définitivement vers le village du Villaret.
Récap’ de la randonnée coup de cœur ♥
Départ : village du Villaret
Difficulté : Facile
Durée : 2h30 (sans s’arrêter pour observer les chamois et manger, sinon compter 4h)