Lac de La Plagne

La neige fond, les températures se réchauffent, les crocus fleurissent, les marmottes se réveillent, les vaches attendent la montée en alpage... Il est temps de faire place à la saison des randonnées !

Après plusieurs jours à guetter le moindre rayon de soleil, la journée propice à la randonnée est enfin arrivée. La neige commence enfin à libérer les montagnes, ce qui nous permet de pouvoir enfin monter un peu plus en altitude. Après hésitation, nous jetons finalement notre dévolu sur le lac de La Plagne, une randonnée au départ de Peisey-Vallandry.

Randonnée au lac de La Plagne

Départ du Refuge de Rosuel

On englouti notre petit déjeuner, on s'arrête faire quelques courses pour le pique-nique, on se crème, et hop ! nous voilà partis en direction de Peisey-Vallandry. Le départ de la randonnée pour le lac de La Plagne se fait dans le fond de la vallée, au refuge de Rosuel. Le départ du sentier est tranquille, on évolue entre pente douce, pissenlits en fleurs et un fond sonore de cascades.

Vallée de Peisey-Vallandry

Le sentier se fait plus raide et plus étroit, avec quelques névés qui persistent sur le sentier. Le soleil est déjà chaud alors qu'il est encore tôt, la crème solaire est donc obligatoire ! Un peu plus haut, on s'arrête faire une pause déshabillage et on profite de la vue sur la vallée de Peisey-Vallandry.

Randonnée lac de La Plagne

Cascade et décor de haute montagne

Le décor change rapidement en passant de sentier raide en plein soleil à un chemin plus plat et sous couvert forestier. On profite d'un peu d'air frais et du replat. A peine quelques minutes de répit que nous voilà ressortis de la forêt, avec une belle vue sur les cascades du Nant Putor. Face au bruit sourd des chutes d'eau et de l'aplomb des falaises, on se sent tout petit.

Cascades de Nant Putor, Savoie
Les cascades du Nant Putor, sur les falaises à gauche du sentier

Le chemin remonte et disparaît soudainement sous une langue de neige. Première vraie étape stressante de la rando pour moi  : grimper sur cette neige de printemps. Miam. Allez, on ressert les lacets, on se cramponne sur les bâtons, on plante les pieds pour faire des marches et on ne regarde pas derrière. Le cri soudain d'une marmotte me donne un peu plus de courage, la curiosité et l'excitation me pousse en avant. Quelques plantés de bâton plus loin, me voilà enfin hissée au sommet du chemin et je découvre un paysage parfaitement enchanteur. La randonnée se poursuit sur un sentier plus plat en direction d'un petit chalet de montagne. La pause s'impose pour Gilles qui a un petit creux. J'en profite pour faire quelques clichés.

Chalet de montagne, Savoie

Randonnée près de Peisey-Vallandry

On reprend notre chemin de randonnée dans un décor totalement différent. Pas un arbre à l'horizon, une herbe jaunit par l'été passé se dévoile sur le sol humide, des montagnes abruptes se dressent de part et d'autres du plateau, et une rivière à l'eau translucide serpente sur des kilomètres.

lac de La Plagne

Le décor de haute montagne reste pour moi une fascination. Je suis fascinée par ce décor à la fois hostile et réconfortant. On se sent tous petits et spectateurs d'une nature étonnante. Tous ceux qui s'étaient endormis pendant l'hiver se réveillent pour quelques mois : marmottes, fleurs, insectes, torrents...

Randonnée au lac de La Plagne

La traversée des névés

Ma crainte de départ s'avère réelle quand j'aperçois au loin le sentier qui disparaît sous de gros névés, d'où s'échappent des bruits étouffés de torrents. C'est là que je prends conscience que nous sommes trop innocents pour s'aventurer sans se rendre compte du danger qui nous pend au nez... Mais je vois trois jeunes trailers qui viennent dans notre direction en courant, en traversant les névés, sans pression. Bon, allons-y alors.

Randonnée au printemps en Savoie

Youhouuu ! Une nouvelle étape de franchie, nous traversons tous les névés sans encombres, suivis d'autres randonneurs. Je m'arrête même pour prendre en photo la cascade qui s'échappe du lac de La Plagne et du panorama printanier qui s'offre à nous en contrebas.

Cascade au lac de La Plagne
La cascade juste avant d'atteindre le lac de La Plagne

L'arrivée au lac

2h30 plus tard, nous voilà arrivés à notre but, le lac de La Plagne ! Sauf qu'un ultime obstacle est là, avant de pouvoir se poser définitivement, mince. Un petit coin de verdure nous tend ses brins d'herbes pour pique-niquer, sauf qu'il faut soit faire le tour du lac sur un sentier enneigé, soit traverser un bout du lac.

Lac de La Plagne, Peisey-Vallanry
Le lac de La Plagne encore enneigé à certains endroits

Aventuriers (ou tout simplement fous ?) que nous sommes, nous choisissons de passer les pieds dans l'eau. Gilles passe le premier, en poussant de petits cris car l'eau est plus haute que prévue et extrêmement froide. A mon tour ? Tu es sûr ? Bon. Je délasse mes chaussures et j'observe la trajectoire que je vais emprunter. 1, 2, 3 c'est parti... Nom d'une meule ! L'eau glaciale me saisit les orteils, dont la sensibilité s'évapore immédiatement au contact du sol vaseux et froid. Le niveau d'eau atteint les mi-cuisses, je ne réfléchis plus où je pose mes pieds, l'objectif est d'arriver de l'autre côté avant de perdre un orteil ! Les canards qui barbotent (qui sont en fait des fuligules morillons, #ornithologiebonjour) doivent nous prendre pour des abrutis.

Fuligule morillon - canard nordique
Les fuligules qui barbotent tranquillement dans l'eau à 3°

On étend la nappe, on sort le pique-nique, et on profite de ce calme intense. Seul les canards et les marmottes viennent rompre le silence de la montagne. Le passage dans l'eau froide nous a finalement été bénéfique, une sensation de jambes légères remplace le traumatisme frigorifique.

lac de La Plagne

La surprise des gypaètes barbus

Par ce beau soleil, la faune locale est de sortie. Nous admirons le paysage quand soudain, deux gypaètes barbus se dessinent dans le ciel bleu. Ils nous survolent à basse altitude, majestueux, calmement. Comme je l'ai expliqué pendant ma randonnée à Val d'Isère, les gypaètes barbus sont réintroduits dans les Alpes françaises depuis quelques années, et nous avons la chance d'avoir trois couples en Haute-Tarentaise, chacun ayant donné naissance à un jeune à l'automne dernier !

Gypaète barbu en savoie
Un des gypaètes barbus qui nous a survolé

Le mâle du couple de Peisey a malheureusement percuté des fils à haute tension cet hiver, succombant à ses blessures. Le petit est assez grand pour rester plusieurs heures sans sa mère au nid, donc nous croisons les doigts pour que tout aille bien ! Les deux que nous avons donc croisé sont peut-être un autre couple ou bien deux copines en plein papotage ?

Retour par le GR5 

Il est temps de prendre le chemin retour car le temps se couvre. Nous choisissons de revenir par le GR5 (qui fait partie de la Grande Traversée des Alpes), qui nous fait rentrer sur le territoire du Parc National de la Vanoise, au plus grand plaisir de Gilles.

Panneau Parc National de la Vanoise

Nous croisons de nombreuses marmottes pas très timides, certaines se laissent même approcher pour quelques photos, no stress. Celle qui se trouve dans les photos qui suivent nous a vraiment fait un show !

Marmotte - Parc National de la Vanoise

Marmotte qui court dans le Parc National de la Vanoise

Quelques petits névés se trouvent sur notre chemin, mais ne ralentissent pas notre cadence. Nous atteignons un chalet d'alpage où se trouve un troupeau de vaches l'été. Le chalet de pierre, dans ce décor d'isolement, a tout de même son petit charme.

Chalet d'alpage au lac de La Plagne

Le vaste plateau s'étend face à nous, de petits cailloux parsemés sur le sol pour nous indiquer le chemin. L'herbe jaunit, les filets d'eau qui s'échappent des falaises et les quelques arbres en fond de vallée forment presque un décor de désolation... Mais il n'en est pas moins beau !

Randonnées près de Peisey-Vallandry

Randonnée dans le Parc National de la Vanoise

Randonnée au lac de La Plagne

Randonnée près de Peisey-Vallandry

Sur notre chemin, soudainement, le sol devient mou et rebondi sous nos pieds. Une légère odeur de gaz flotte dans l'air. Nous scrutons le sol et nos yeux se posent sur de petits trous d'où s'échappent des bulles tel un jacuzzi de plein air ! A la fonte des neiges, l'eau s'est infiltrée dans le sol. Mélangée au gaz se trouvant naturellement dans le sol, des poches de gaz se sont formées en souterrain. Nous sommes retombés en enfance quand nous nous sommes pris au jeu de percer quelques poches. Des jets d'eau jaillissent du sol, dans un bruit assez peu ragoûtant, et le sol retombe comme un soufflet. Ça nous a amusé bien 15 minutes...

Randonnée au lac de La Plagne

Nous repartons en prenant bien soin de marcher sur ces poches comme sur un château gonflable. Nous rejoignons bientôt le sentier au niveau du petit chalet en passant par une chute d'eau magnifique !

Cascades près de Peisey-Vallandry

Nous reprenons la langue de neige sur laquelle je glisse avec un peu plus d'aisance qu'à l'aller. Nous traversons à nouveau la forêt, puis regagnons le sentier de randonnée vers le refuge de Rosuel.

Randonnée près des Arcs

Randonnée - Parc National de la Vanoise

Les randonneurs losers

Les parfaits randonneurs du dimanche étaient de sortis... Qui dit printemps dit fonte des neiges, mais aussi restes de neige, les fameux névés. Nous en avons traversé quelques uns, sans pour autant que la méfiance ne soit présente. Je pose un pied devant l'autre en essayant d'être légère sur mes pas mais surtout de traverser le plus vite possible. Gilles, stressé ? Nope. On a traversé quelques gros névés, avec de possible gros trous en dessous, mais on est passé sans un pépin... Jusqu'à ce névé là. Un des plus petits névés que l'on a traversé nous a fait défaut et s'est dérobé sous les pas de Gilles. Plus de peur que de mal, le ruisseau n'était pas gros, pas de caillou... Mais la leçon est passée !

Randonnée au lac de La Plagne

Qui dit printemps, dit aussi premiers rayons de soleil dangereux sur la peau qui a été jusqu'ici recouverte par les tenues d'hiver. C'est alors que l'innocente et naïve Juliette enfile un short et des chaussettes de randonnée, se crème le visage, les bras... Mais pas les jambes. "De toute manière, je ne bronze jamais des jambes, même les coups de soleil ne veulent pas s'y poser". Juliette dans toute sa splendeur. J'ai compris ma douleur quelques heures plus tard, quand les draps du lit m'ont agressé les jambes toute la nuit, quand j'ai du me lever toutes les 3 heures pour me tartiner de Biafine et quand mes jambes - tellement gonflées par les brûlures - m'ont empêché de marcher et m'habiller convenablement pendant 3 jours. L'expérience me vaut des marques de bronzage de touriste allemand pour le reste de l'été : short, chaussettes, et quelques endroits où la crème solaire s'est déposée discrètement.

Pour l'expertise de la randonnée en montagne, on repassera.

Cascades de Nant Putor

Topo de la rando

Durée : 5h00 (aller + retour, compter la journée avec l'arrêt pique-nique)
Distance : 12km
Dénivelé : 589m
Altitude au départ : 1556m
Altitude à l'arrivée : 2145m

Après avoir dépassé Peisey-Vallandry, suivre la direction "Refuge de Rosuel" et se garer sur le parking du refuge. Le départ du sentier de randonnée pour le lac de La Plagne se fait devant le refuge. Le sentier monte progressivement pour rejoindre une partie sous couvert forestier. Après la forêt suivre le balisage qui suit un sentier un peu abrupt sur quelques mètres pour ensuite arriver à un petit chalet d'alpage. Après le chalet, plusieurs sentiers sont possibles : prendre le chemin qui part à droite, direction "lac de La Plagne" en longeant le torrent qui serpente sur le plateau. Le lac se trouve juste après la grande cascade. Retour par le même itinéraire ou par le GR5.
Possibilité de prolonger la randonnée jusqu'au lac de Grattaleu et le col du Palet (2652m) pour rejoindre Tignes.

Pour garder la rando' sous le coude



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